Livre de nouvelles, un peu courtes à mon goût pour que le talent de Fred Vargas puisse s'exprimer .


Le commissaire Adamsberg



Humour noir, personnages
déjantés et intrigue terrible ...
que demander de mieux !!

Danglard


Où Fred Vargas préfigure les personnages des trois évangélistes. Reste que le décor de Rome se prête moins à son humour que celui de Paris.


Fred Vargas

Célèbre auteur de romans policiers, Fred Vargas est en fait bien plus complexe qu'il n'y paraît. Si vous voulez découvrir ses autres facettes, ouvrez la porte ...




Un de ses meilleurs romans, à lire absolument et bientôt à découvrir en film puisque Régis Wargnier est en plein tournage avec José Garcia et Lucas Belvaux.


Paris


"Il n'y a pas pires crétins que les hommes qui ne sont même pas capables, de temps à autre, de naître de la dernière pluie !"
Debout les morts

http://polarnoir.neuf.fr/Vargas/
Vargas_accueil.htm



Déjanté ...






                                   



Camille

La "baraque pourrie" de la rue Chasle








Le 10e roman de Fred Vargas vient de sortir (mai 2006). Jetez-vous dessus, il est dans la même veine que ses meilleurs !!!! On y retrouve Danglard et le commissaire Adamsberg ... c'est tout dire !
On se plait à se perdre dans l'écriture fluide et sans queue ni tête de Fred Vargas comme dans les pensées d'Adamsberg.

         
                       

Tom





La boule
Preuve (s'il en était encore besoin) de la reconnaissance offerte à Fred Vargas, deux nouvelles sorties de Coule la Seine viennent d'être publiées par Librio en édition à 2€
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"-Mais les flics, c'est tellement con que ça ne peut pas se mettre ça dans le crâne. Bouchés commes des oies.
- Ce n'est quand même qu'un cerf, objecta l'objecteur.
- Toi aussi t'es bouché, Alphonse. Mais moi si j'étais flic, je te garentis que je le chercherais, ce gars, et vite fait encore.
- Moi aussi, murmura Adamsberg.
- Ah tu vois. Même le Béarnais est d'accord. Parce qu'une boucherie pareille, écoute-moi bien Alphonse, ça veut dire qu'il y a un cinglé qui se balade alentour. Et crois-moi, parce que je ne me suis jamais trompé, tu en entendras parler avant longtemps.
- Le Béarnais est d'accord, ajouta Adamsberg, pendant que le vieux lui remplissait à nouveau son verre.
- Ah tu vois. Et le Béarnais, pourtant, il est pas chasseur.
- Non, dit Adamsberg. Il est flic."
     Dans les Bois Eternels

"Adamsberg, sachez-le bien, n'attaque pas, mais il vous transforme, il vous contourne, il revient par derrière, il désamorce et tout compte fait il vous désarme. Il ne pourrait être ni traqué, ni saisi ... Il vous échappera toujours, par cette douceur, ou par cette indifférence soudaine. Alors pour vous, pour moi, pour n'importe qui, il pourra être bénéfique ou fatal comme un soleil de printemps. Tout dépend comment on s'y expose. Et pour un assassin, il est un foutu adversaire, autant que vous le sachiez. Si j'avais tué, je préfèrerais un flic que je puisse espérer faire réagir, un flic qui ne se mette pas à couler comme de l'eau pour soudain résister comme de la pierre. Il coule et il résiste, il file en flottant vers un but, vers un estuaire. Alors un assassin là-dedans, bien sûr il peut se noyer."
 L'Homme aux Cercles Bleus
"On l'avait nommé commissaire à Paris. (...)
    Heureusement, c'était Paris.
    C'était la seule ville du pays qu'il pouvait aimer. Il avait cru longtemps que l'endroit où il vivait lui était indifférent, indifférent comme la nourriture qu'il mangeait, indifférent comme les meubles qui l'entouraient, indifférent comme lui étaient les habits qu'il portait, donnés, hérités, trouvés on ne sait où.
     Mais finalement pour le lieu où vivre, ce n'était pas aussi simple."
     L'Homme aux Cercles Bleus
"En gros, avec l'amour, si vous n'aimiez pas quelqu'un, il restait, et si vous aimiez quelqu'un, il s'en allait. Un système simple, sans surprise, qui engendrait immanquablement un grand ennui ou une catastrophe. Tout cela pour vingt jours d'émerveillement, non, ça ne valait pas le coup. L'amour qui dure, qui fortifie, anoblit, sanctifie, épure et répare, enfin tout ce qu'on s'imagine sur l'amour avant d'avoir vraiment essayé de se servir du truc, c'était une foutaise."
   L'Homme à l'Envers




"- Les femmes, reprit Angelbert à voix basse, on les a un jour, on ne les a plus le lendemain.
-On ne les veut plus quand on les a, commenta Robert, et on les reveut quand on ne les a plus.
- On les perd, confirma Adamsberg.
- Va savoir comment, hasarda Oswald.
- Par discourtoisie, expliqua Adamsberg."
    Dans les Bois Eternels





"- Pose pas de questions, ordonna Robert. Il s'y connait en ce qu'il veut. Il te demande, à toi, en quoi tu t'y connais ?
- En femmes, dit Oswald.
- Eh ben lui aussi. Sinon, il n'aurait pas perdu la sienne.
- Exactement.
- S'y connaître en femmes et s'y connaître en amour, ça n'a rien à voir. Surtout avec les femmes."
   
Dans les Bois Eternels


"
En amour, mieux vaut regretter ce qu'on a fait que regretter ce qu'on a pas fait. Seuls les Byzantins et leurs proverbes peuvent, parfois, vous arranger presque parfaitement la vie."
    Dans les Bois Eternels


"- L'amour, Ariane, est la seule bataille qui se gagne a reculons.
- Qui est le crétin qui a dit cela ? Toi ?
- Bonaparte, qui n'était pas le dernier des stratèges."
   
Dans les Bois Eternels
"- Tu l'aimes ? demanda-t-il de sa voix sourde, après plusieurs minutes de silence.
Adamsberg haussa de nouveau les épaules, sans répondre.
- Je m'en fous que tu te taises, dit le Veilleux, je n'ai pas sommeil. j'ai toute la nuit pour te poser la question. Quand le soleil se lèvera, tu me trouveras là, et je te la reposerai, jusqu'à ce que tu me répondes. Et si, dans six ans, on est toujours là, tous les deux, à attendre Massart sous le prunier, je te le demanderai encore. Je m'en fous. j'ai pas sommeil.
Adamsberg sourit, avala une gorgée de vin.
- Tu l'aimes ? demanda le veilleux.
- Tu m'emmerdes avec ta question.
- Ca prouve que c'est une bonne question.
- Je n'ai pas dit qu'elle était mauvaise.
- Je m'en fous, j'ai toute la nuit. J'ai pas sommeil.
- Quand on pose une question, dit Adamsberg, c'est qu'on a déjà la réponse. sinon, on la boucle.
- C'est vrai, dit le Veilleux. J'ai déjà la réponse.
- Tu vois.
- Pourquoi tu la laisses aux autres ?
Adamsberg resta silencieux.
- Je m'en fous, dit le Veilleux. J'ai pas sommeil.
- Merde, le Veilleux. Elle n'est pas à moi. Personne n'est à personne.
- Finasse pas avec ta morale. Pourquoi tu la laisse aux autres ?
- Demande au vent pourquoi il n'est pas sur l'arbre.
- Qui est le vent. Toi ou elle ?
Adamsberg sourit.
- On se relaie.
- Ce n'est pas si mal, mon gars.
- Mais le vent s'en va, dit Adamsberg.
- Et le vent revient, dit le Veilleux.
- C'est ça, le problème. Le vent revient toujours."

   L'Homme à l'Envers
"Fenêtres bouclées au troisième étage, c'est-à-dire, s'il se le rappelait bien, l'étage occupé par Lucien Devernois, l'historien contemporanéiste perpétuellement engouffré dans l'étude des boyaux de la Première Guerre mondiale. Personne non plus au second, où logeait le médiéviste Marc Vandoosler, et personne en dessous, l'étage du préhistorien Mathias Delamarre. Louis secoua la tête en parcourant du regard l'extérieur délabré de cette haute baraque où les trois chercheurs du temps s'étaient soigneusement empilés dans l'ordre chronologique. [...] Ils se superposaient ainsi tous les trois, pris entre le rez-de-chaussée collectif, qui avait vocation de foutoir originel, et les combles où logeait Vandoosler le vieux, un ex-flic à la carrière assez confuse.  [...] Vandoosler avait pris l'habitude d'appeler ses cohabitants Saint Marc, Saint Matthieux et Saint Luc, ou encore "les évangélistes", pour aller plus vite, et tout le monde avait dû s'y faire, vu que le Vieux, de toute façon, ne voulait pas en démordre."
  Sans Feu ni Lieu
"Lucien attrapa le manche à balai et frappa deux coups au plafond.
- C'est le système de radiocommunication intérieur. Un coup, c'est pour Mathias, deux coups, c'est pour Marc, trois coups, c'est pour moi, quatre c'est pour le Vieux, et sept coups, c'est le rassemblement général avant le départ au front. On ne peut pas s'emmerder à monter sans arrêt les étages.
- Ah, fit Louis, je n'étais pas au courant.
En même temps, il examinait au plafond toute une zone de plâtre creusée de cupules.
- Evidemment, ça fait des dégâts dans les enduits, commenta Lucien. Aucun système n'est parfait."
  Sans Feu ni Lieu
"Ici il n'y a pas de femme, strictement aucune, je ne félicite personne. Il y a juste quatre gars virils et solitaires sur qui il croit pouvoir compter."
     Sans Feu ni Lieu


"Marc avait fait ses calculs: pour quatre heures de ménage par jour, et deux heures de repassage à la maison, il se ferait sept mille deux cent francs par mois. Ca lui laissait le temps de bosser à son Moyen Age le matin, et pour le moment, Marc parvenait parvenait parfaitement à dépouiller des baux du XIIIe siècle le matin et à courir passer l'aspirateur l'après-midi. C'est un soir, en voyant Lucien lustrer la grande table en bois du réfectoire avec un chiffon doux, et en l'entendant pérorer sur sa passion du cirage, que Marc Vandoosler, qui n'y connaissait rien en arts ménagers, avait décidé de passer professionnel, après douze années de chômage en histoire médiévale."
  Sans Feu ni Lieu
""Il y a une chose que j'aimerais te dire. Mais je ne sais pas si j'en ai envie."
Les silences n'avaient jamais embarrassé Adamsberg, si longs soient-ils. Il attendit."
  Dans les Bois Eternels
"- Je crois, dit Louis, que la poupée de Marthe est un authentique imbécile.
- C'est aussi mon avis, dit Marc en levant le bras pour appeler le serveur.
(...)
- Ton bras ne marche pas, observa Louis.
- Je sais, dit Marc en le laissant retomber sur sa cuisse. Je n'arrive jamais à faire venir le serveur.
- Manque d'autorité naturelle, proposa Louis qui leva le bras à son tour.
Il commenda aussitôt deux bières au serveur et se retourna vers Marc."
    Sans Feu ni Lieu
"-Lucien, dit-il la voix tremblée, apprends quelque chose de la vie, en plus de ta foutue guerre et de ta foutue poésie, apprends quelque chose: personne ne tue pour faire joli sur un poème ! Personne ne tue des femmes pour décorer des vers, comme on mettrait des boules de Noël sur les branches d'un sapin ! Personne ! Personne ne l'a jamais fait et ne le fera jamais !"
   Sans Feu ni Lieu
""Lâchez le chat", avait commandé Adamsberg comme on dit "Lâchez la bombe". Le lieutenant, sceptique, récupéra la bête et la porta vers la sortie de la Brigade. Ce qu'il tenait sous le bras n'était pas exactement un missile de guerre."
   Dans les Bois Eternels
"-Une personne qui détient un secret, un secret si important qu'elle a juré sur ses grands dieux ou la tête de sa mère de ne jamais le confier à quiconque, le dit obligatoirement à une autre personne.
- D'où vient cette règle ? demanda Froissy en frottant ses mains.
- De l'humanité. Personne, sauf exceptions rarissimes, ne parvient à conserver un secret pour lui seul. Plus le secret est lourd et plus la règle vaut."
  Dans les Bois Eternels
"- Vous n'êtes donc pas flic de naissance ?
- J'étais parti pour l'enseignement.
- Par quel mauvais hasard avez-vous bifurqué ?
Le Nouveau alluma une cigarette. Mains carrées, denses. Séduisantes, relativement.
- Sentimental, suggéra Adamsberg.
- Elle était flic, j'ai cru bien faire en la suivant. Mais c'est en la suivant que je l'ai perdue, et c'est la police qui m'est restée sur les bras."
      Dans les Bois Eternels
"Parfait, conclut Adamsberg. Il avait eu de la veine, l'homme était aveugle, incapable de repérer Camille parmi mille autres."
    Dans les Bois Eternels
"Ses années de vie tumultueuse avec Camille lui avaient donné une grande habitude de ce palier comme de cet escalier, chacune des marches ayant presque un nom propre, impatience, négligence, infidélité, chagrin, regret, infidélité, retour, remords et le tout sans fin en colimaçon."
   Dans les Bois Eternels
"- C'est impossible, monsieur. Ce n'est pas du linge de maison, c'est une carte à puces qu'on ne peut pas ...
- Je connais tout sur les puces, coupa Adamsberg. Elles sont vivaces. Je désire que vous transportiez celle-ci dans un autre habitat.
- Pourquoi ne prenez-vous pas tout simplement un autre numéro ?
- Parce que j'attends un coup de fil urgent d'ici dix ou quinze ans.."
   Pars Vite et Reviens Tard
   
"Richard Valence avait de l'aversion pour les bibliothèques, perce qu'il fallait s'y abstenir de tout, de faire du bruit avec ses chaussures, de faire du bruit avec ses paroles, de fumer, de remuer, de soupirer, bref de faire du bruit avec sa vie."
     Ceux Qui Vont Mourir te Saluent
"Cet homme-là ne balance pas sa carrière pour la vérité. La vérité, c'est un mot, ça ne veut rien dire. Il la balance pour une femme, bien entendu, pour voir la fin de cette femme, pour la provoquer lui-même. Vieux comme le monde."
    Ceux Qui Vont Mourir te Saluent
"Quand on aura fini de veiller Tibère, je ferai le mort aussi, et il faudra que tu me veilles à ton tour, Néron.
- Et moi, qui va me veiller ? Est-ce que je vais être tout seul comme un con, avec mes bras en croix sur le trottoir ? Pourquoi pas sur un tas de fumier ?
- Vos gueules, dit Tibère.."
     Ceux Qui Vont Mourir te Saluent
"-Quand vous regardez le plafond de cette chambre, qu'est-ce que vous y voyez ?
- L'intérieur de ma tête.
- C'est comment ?
- Opaque."
    Ceux Qui Vont Mourir te Saluent
"-Que se passe-t-il ? répéta Mathias.
- Rien. Lucien a vu la voisine du front Ouest se diriger par ici. Lucien a décidé de ne pas répondre au coup de sonnette.
- La sonnette n'est pas réparée, dit Mathias.
- Dommage que ce ne soit pas la voisine du front Est, dit Lucien. Elle est jolie, la voisine de l'Est. Je sens qu'on pourrait pactiser avec le front Est.
- Qu'est-ce que tu en sais ?
- J'ai mené quelques opérations de reconnaissance tactique. L'Est est plus intéressant et plus abordable."
  Debout les Morts
"Adamsberg arracha la serviette noire des mains de Danglard, en sortit une boutille pleine et la fracassa sur le pied de métal de la table. Des éclats de vin volèrent à travers la salle. Il fit un pas de plus vers Favre, bouteille brisée en main. Danglard voulut tirer le commissaire en arrière mais Favre avait dégainé d'un geste et pointait  son revolver  sur Adamsberg. Médusés, les membres de la Brigade s'étaient statufiés, dévisageant le brigadier qui osait braquer son arme sur le commissaire principal."
      Sous les Vents de Neptunes
"-D'ailleurs, j'ai fait un voeu, ajouta Danglard.
En touchant le pompon de son bonnet, mais cela, il ne jugea pas utile de le préciser.
"Si je reviens vivant du Québec, je ne boirai qu'un seul verre à la fois."
    Sous les Vents de Neptunes
"-Je partage pas ma niche avec les gars qui sentent, c'est comme ça, c'est chacun son truc. Je vais aux bains-douches deux fois la semaine, j'aime pas sentir. Je pisse pas dans la niche des mômes non plus. Eh dis donc, c'est pas parce qu'on picole qu'on respecte pas les mômes. Ils sont gentils les mômes. Ils causent aux clodos comme à  n'importe qui d'autre."
  Sous les Vents de Neptunes
"- Ce qu'il y a, reprit-elle, c'est que les coureurs de jupes, ils font des tracas quand ils ont le vrai béguin, c'est pas vrai ? Ils le reprochent à leur fiancée.
- Comment ça, clémentine ?
- Ben vu que cet amour, ça leur fait des embarras pour courrir. Alors la fiancée, faut qu'elle soye punie."
   Sous les Vents de Neptunes
Au sujet de Retancourt:
"-Elle m'épate murmura Froissy.Elle, elle écraserait un chagrin d'amour comme un puceron sur sa route.
- Ce ne sont jamais des pucerons, Froissy, ce sont de hauts murs. Il n'y a pas de déshonneur à trouver l'ascension difficile."
    Sous les Vents de Neptunes
"Ces derniers teps ma vie circule entre les mains de femmes magiques. Elles se la lancent comme une balle et la sauvent sans cesse de l'abîme."
    Sous les Vents de Neptunes
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Fred Vargas


Identité:

Audouin-Rouzeau Frédérique (Fred), née le 7 juin 1957 à Paris, 10 minutes après sa soeur jumelle Jo (peintre).

Est élevée par une mère scientifique et un père "encyclopédiste humaniste" (selon ses propres termes).

Se lance dans des études d'archéologie préhistorique puis médiévale.

Devient archéozoologue (fallait l'inventer ! soit spécialiste des os d'animaux ..) du Moyen Age au CNRS.

Publie ses recherches sur la contamination par la peste due aux puces de rats.

Commence très tôt à écrire des romans policiers (rompols) mais ne publie son premier qu'en 1981 sous le pseudonyme de Fred Vargas - pseudonyme choisi en référence au pseudonyme de sa soeur (Jo Vargas), lui-même tiré du personnage d'Ava Gardner dans La contesse aux Pieds Nus.

Vit actuellement à Paris avec son fils.

Autoportrait :

Que voulez-vous que je vous dise ? Je suis née de père et de mère, c'est déjà ça de pris. Sachez que mon frère aussi est né de père et de mère, c'est une tradition dans la famille, chacun son truc. Je n'étais pas toute seule dans l'oeuf, ma soeur jumelle était là qui m'a tenu compagnie dans le petit habitacle maternel durant huit mois. Elle est née dix minutes avant moi, c'est là un détail passionnant, et puis j'ai suivi. Nous voilà donc dehors, à Paris, un 7 juin, qu'est-ce qu'on va faire ? C'est passionnant. On nous noue d'urgence des bracelets de couleur aux poignets pour ne pas nous confondre. On nous prénomme : Joëlle pour ma jum' (qu'on appelle aussitôt "Jo" par flemme, certainement) et Frédérique pour moi (qu'on appelle illico "Fred" par flemme, je suppose). Mon frère Stéphane avait été nommé "Steph" par flemme, je présume. Dans la famille, on est assez économe sur les prénoms, chacun sa manière. Quand je vous dis que tout cela est passionnant, vous voyez que je ne vous raconte pas des blagues.

Je ne me suis pas quittée, avec ma jumelle, si vous me suivez bien. Tout ce qu'elle savait faire, je ne le faisais pas et vice-versa. Ainsi, pas de rivalité en vue, et une grosse économie d'énergie, une astuce formidable. Si bien que je suis devenue à moitié compétente dans les choses de la vie, et elle de même. Je poursuis cette histoire qui, je la sais, vous tiens en haleine : Jo s'est mise à peindre très tôt, j'ai lâché le crayon aussi sec. Sans vocation, j'ai tourné coté sciences, archéologie médiévale. Je suis toujours archéologue, et ma sour est toujours peintre. Je discute ses tableaux comme elle corrige mes textes. Ah oui, le polar, j'oubliais. Pour me divertir de temps à autres du Moyen Âge, je voulais faire de l'accordéon (si vous avez suivi la logique de cette époustouflante histoire, vous aurez déduit finement que ma jumelle était portée coté musique classique, et donc, moi, accordéon). Je me suis acharnée sur cet instrument pendant dix ans, avec une absence de talent stupéfiante. Un beau soir, émergeant d'un chantier de fouilles, j'ai trahi mon accordéon, qui me le rendait bien, et j'ai fait l'acquisition d'un cahier propre et d'un feutre neuf pour écrire un polar. Allons-y. J'ai continué.

Un autre beau soir, ma sour m'a dit : "Pourquoi écris-tu ?". Et j'ai fait cette réponse, devenue historique : "Je ne sais pas". Je ne sais toujours pas. Pas mal, non ?

Engagement politique:

Fred Vargas est fortement engagée dans la lutte pour l'acquittement de Cesare Battisti. Elle fait partie de son commité de soutien et a sorti ce livre plaidoyer.
cliquez dessus pour en apprendre plus.




Touche-à-tout
Les essais philosophiques


Petit Traité de toutes vérités sur l’existence, Éd. Viviane Hamy, 2001

         

Comme souvent les livres de Viviane Hamy, la couverture originale de ce "traité" n'est pas très attirante ... Dommage pourtant de passer  à côté d'un tel plaisir philosophique ! Fred Vargas s'en donne à coeur joie et répond à toutes les questions métaphysiques que l'on peut se poser sur la vie, soit dans le désordre: connaîtres les règles qui rythment la vie d'un lion dans la brousse normande, savoir résister à l'énervement en attendant son bus ou régler une bonne fois pour toute le problème de réussir en amour (vu que tout le monde sait très bien comment le rater !) ...
Tout simplement jouissif !!!! Et Les éditions Librio à 2€ viennent d'avoir la bonne idée de le sortir juste pour vous ... veinards !


Critique de l'anxiété pure, Éd. Viviane Hamy, 2003



La suite logique du précédent traité ... et l'on attend avec impatience une édition plus sympa pour pouvoir se le traîner dans le sac ou dans la poche pour tous les jours de désespoir.

Dessine-moi un roman Fred Vargas et Edmond Baudoin ont inventé un genre : le roman dessiné

Fred Vargas: Aurais-tu peur, Cyril ?
Je Bouquine n°236 - octobre 2003

Tom vient de déménager, mais il se sent tout bizarre dans son nouvel immeuble, dans sa nouvelle chambre. Et quand il sort dans la rue, une ombre s'attache à ses pas, comme si elle voulait lui confier un terrible secret. Peu à peu, Tom va découvrir qu’un drame a eu lieu à cet endroit autrefois. Également dans ce numéro : un dossier littéraire sur Gargantua de Rabelais.

Je Bouquine, le magazine des 10/15 ans, organise depuis 19 ans un concours littéraire dont le principe repose sur un jeu d’écriture entre un écrivain reconnu et des jeunes âgés de moins de 15 ans. Fred Vargas a écrit cette année le début de l’histoire que les ados sont invités à terminer.

Le texte de Fred Vargas, intitulé « Aurais-tu peur, Cyril ? », le bulletin d’inscription et les modalités de participation figurent dans le numéro d’octobre de Je bouquine. Le concours est ouvert à des classes de primaire, de collège et à tous les jeunes âgés de 9 à 15 ans.

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